T.O.C., Stress, Angoisse,

 Phobie, Peur, Anxiété :

 Comment s’y retrouver ?

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Ce sont des expressions employées souvent à mauvais escient. Une angoisse ne représente pas une peur et l’anxiété ne demeure pas un stress. Tous ces termes déterminent bien entendu un moment ou un état désagréable. Mais découvrons conjointement leur signification.

Tout d’abord, je vais vous expliquer le mot pathologique.

Prenons une allégorie : vous aviez certainement déjà vu, du moins, en photo ou vidéo, une table de mixage présente dans les studios d’enregistrement. Pour faire simple, c’est un ensemble de potentiomètres qui vont définir le volume d’un instrument dans un orchestre. Certains possèdent un son fort comme la trompette. D’autres un son faible comme la guitare classique. Donc nous allons utiliser ces curseurs pour permettre d’entendre tous les instruments. Nous demeurons un peu pareils. C’est-à-dire que nous apparaissons plus sensibles ou plus résistants à certains stimuli de la vie donc nous allons régler, en quelque sorte, notre potentiomètre interne. Notre perception du monde se définit, par notre mental: nous possédons tous un déroulement de pensée différent. Exemple : un chien aboie. L’un se dira : le pauvre animal, il est enfermé. Il a envie de sortir. L’autre se souviendra d’une morsure. Et s’en écartera, etc. C’est en modifiant ses cheminements de pensée que l’on peut augmenter ou diminuer « le son de l’instrument » dans notre cerveau. Donc, chaque type de stimulus possède son bouton de volume. La pathologie. C’est, tout simplement, un bouton de volume mal réglé. Le stimulus (l’instrument) adopte une place tel que l’existence de l’individu en souffre et le conduit à des situations inconfortables pour lui et son entourage.

Exemple :

Reprenons le modèle du chien qui aboie. Les deux attitudes citées précédemment n’apparaissent pas pathologiques. Le processus mental amène ces deux êtres humains à avoir un comportement quasi opposé. Mais leur « réalité » n’en pâtit pas. La personne qui s’écarte semble plus anxieuse, mais c’est un agissement « normal ». Une réaction pathologique consisterait en : les chiens me font peur. Il y en a beaucoup dans ma ville, donc je ne sors plus de chez moi. Dans ce dernier cas, la vie de l’individu apparaît impactée. En ne sortant plus de chez lui, il se prive d’une grande partie de ses possibilités relationnelles, professionnelles, conjugales, etc., c’est une situation pathologique.

Anxiété et le T.O.C.

Tout d’abord, l’anxiété ne représente pas une maladie. C’est une attitude « normale » face à, par exemple, une information inconnue qui peut à outrance devenir pathologique.

Exemple :

Votre conjoint/e n’est pas rentré. L’heure à laquelle il revient d’habitude est passée depuis longtemps.

Réaction :

Face à cette situation, vous cherchez une justification. Mais bien entendu, c’est une information inconnue, votre inconscient ne supporte pas l’absence de réponse. Donc il vous en fournit. Dans ce lot d’explications, vous trouvez des dénouements optimistes, logiques : il ou elle a rencontré une amie, il ou elle a dû aider quelqu’un. Mais il vous donne aussi des solutions pessimistes : un accident de voiture, une agression, un arrêt cardiaque, etc. Les justifications rationnelles ne causent en général pas d’émoi. Par contre, une réponse alarmiste engendre en vous une intense émotion. Vous allez donc plus facilement mémoriser les résolutions qui provoquent un vif ressenti et peu à peu ne plus voir qu’elles. C’est le schéma classique de l’anxiété. Par bonheur, la plupart des personnes ont appris à se connaître et à relativiser leurs pensées. Même si de temps en temps l’émoi réapparaît, on peut, normalement, se remettre en question et découvrir que toute cette anxiété ne demeure en réalité que le fruit de notre imagination. Bien entendu, à la base, ce ne sont que des suppositions et non la « réalité ».

L’anxiété représente une réaction à un stimulus extérieur. Dans l’exemple ci-dessus, le stimulus est : le ou la conjoint/e en retard. Cette anxiété peut rester positive. Prenons l’illustration du chien qui aboie : l’individu qui s’écarte ne se fera pas mordre. Tandis que l’autre : peut-être que oui. Là où l’on rentre dans le côté négatif de l’anxiété, c’est lors de la rumination mentale : la personne, dans ce cas, a du mal à diriger ses pensées, sur un sujet différent du stimulus. Dans d’autres circonstances, nous arrivons au T.O.C. qui apparaissent, en quelque sorte, comme le cheminement inconscient de l’anxiété.

Exemple :

Une personne va, en sortant de chez elle, vérifier qu’elle a bien tout éteint. C’est une réaction dite « normale ». Un individu anxieux va tout contrôler dans les moindres détails et même plusieurs fois afin de se rassurer et de ne rien oublier, pour bénéficier pleinement de sa sortie, sans s’inquiéter. Nous restons toujours dans l’anxiété. Le T.O.C. se déclare quand machinalement la personne examine tout plusieurs fois, sans se souvenir du motif : pouvoir profiter de sa sortie. Son but est passé dans l’inconscient. Et son raisonnement l’entraîne à entretenir son T.O.C., par des réflexions du type : oui, mais tous les accidents arrivent parce que les gens ne vérifient pas. Je ne subis pas d’incident, car je contrôle. Nous obtenons, donc un individu, qui examine tout plusieurs fois et ne sachant pas pourquoi il agit de cette façon. Pourtant, si nous décortiquons le processus, à chaque étape, la personne reste parfaitement logique avec elle-même. Le T.O.C. ne représente pas une maladie. Mais juste un cheminement de pensée en partie inconsciente, et mue par l’anxiété. C’est en quelque sorte un mécanisme de défense que notre cerveau a organisé contre l’anxiété. Évidemment, une multitude de T.O.C. différents existent. Ceci n’est qu’un exemple.

Peur et phobie

Ici encore, nous nous retrouvons face à une réaction « normale ». Sans la peur, l’humain ne peut survivre. Si nous regardons avant de traverser une route c’est par peur de se faire renverser par une voiture. Nous n’éprouvons, évidemment, pas un choc d’adrénaline lorsque nous traversons. Car nous ne pensons pas, chaque fois, que nous voulons rejoindre l’autre côté, aux conséquences possibles qui pourraient nous arriver. Nous ne visualisons pas la scène de l’accident à chaque occasion. Cette peur est passée dans l’inconscient, parce que la réponse à cette peur reste simple : observer à droite et à gauche avant de traverser. Remercions nos parents de nous l’avoir inculqué. Nous possédons, en quelque sorte, tous un T.O.C. au moment de franchir une route et heureusement.

La phobie

Elle transparaît comme une peur non proportionnelle face à un stimulus extérieur. Cette peur s’entretient par nos pensées, s’autoalimente. L’origine peut demeurer banale. 

Exemple :

Découvrant pour la première fois une araignée, un enfant décide de jouer avec elle et se fait mordre. La douleur se ressent, comparativement à sa taille, comme forte. Cette douleur dure plusieurs jours, ce qui, pour son âge, apparaît énorme. Un arachnide, ça court, ça se cache. Quand on ne la voit plus, elle peut se trouver n’importe où. Elle peut agir au moment où nous dormons, donc à l’instant où nous nous retrouvons, le plus vulnérable. Voilà l’itinéraire qui mène à une phobie. Ce petit arachnide généralement inoffensif devient le monstre qui hante ses nuits.

Ici également, nous tombons face à un cheminement de pensée tout à fait logique, irrationnel, car il mêle l’imaginaire au « réel ». Mais, dans ce cas encore, ce n’est pas d’une maladie, mais un système de défense de notre cerveau contre la douleur, ou autres déconvenues. J’ai peur, donc je ne me ferai plus surprendre par une araignée. Quand je m’en éloigne, je diminue le risque. Etc., avec le temps, une partie de la réflexion chute dans le subconscient et seule la peur reste. Nous avons conscience qu’une raison existe, mais nous avons oublié laquelle. Ce dernier raisonnement représente une porte ouverte à l’imagination, qui demeure bien souvent plus fertile que la « réalité ».

L’angoisse.

L’angoisse contrairement à la peur, la phobie, l’anxiété ou les T.O.C. n’a pas nécessairement besoin de stimuli externes. C’est une sensation psychologique et parfois physique, comme dans le cas de crise d’angoisse. C’est un comportement naturel de notre enfance. Sans les adultes, un enfant peut être angoissé, car il se sent en danger potentiel. Remis au niveau animal, un jeune sans les adultes sera pris d’angoisse et se cachera dans les hautes herbes. Un jeune sans cette capacité, au contraire, continuera sa route en jouant et deviendra une proie facile.

Pour un adulte, cela peut provenir d’un manque de confiance en soi. Tel un enfant seul, il peut se sentir angoissé. Mais divers troubles durant l’enfance peuvent aussi avoir entretenu cette capacité anciennement essentielle à notre survie.

Le stress.

C’est encore une attitude normale de notre être. Quand un prédateur surgit, évidemment, la peur représente la réponse émotionnelle, mais ce n’est pas sa fonctionnalité principale. L’être subit, à ce moment, diverses modifications : la dilatation des vaisseaux sanguins, l’accélération du rythme cardiaque, etc. Toutes ces modifications demeurent présentes afin de subvenir au besoin de l’organisme qui va devoir répliquer de façon immédiate, par la fuite ou l’attaque, selon les êtres et les situations. Les prédateurs résident rarement, dans notre société, mais les stimuli qui peuvent créer une réaction émotionnelle restent fréquents : des remarques négatives de votre hiérarchie, des disputes familiales, des difficultés financières, etc. Tous ces stimuli ne demandent pas à l’individu de se battre ou de s’enfuir, mais le mécanisme corporel peut se mettre en application, sans que cela soit nécessaire. Dans ce contexte, nous nous trouvons en état de stress.

Un stress à répétition peut à la longue apporter de nombreux dysfonctionnements à notre organisme qui n’est pas conçu pour l’accuser en permanence. Par exemple : insomnie, irritabilité, hypervigilance suivie d’un manque de vigilance dû à la fatigue, baisse de l’immunité, troubles digestifs mêmes dans des circonstances extrêmes et répétées des problèmes cardiaques, etc.

Névrose et psychose.

Pour faire simple : tous les cas dont nous avons parlé dans cet article représentent des névroses. Le consultant demeure conscient de sa problématique. Même si une partie est passée dans l’inconscient, cette personne se rend bien compte que ses réactions la pénalisent, elle, et parfois son entourage. C’est ici que j’interviens grâce à mes sessions. Pour ce qui est de la psychose, l’individu n’apparaît pas conscient de son problème. Il ne distingue plus ce qui est réel de ce qui provient de sa pathologie : la schizophrénie en représente un exemple. Ces secteurs ne me concernent pas.

Médecin, psychologue, et moi.

Mes séances ne représentent pas une alternative à la médecine ou à un psychologue. Bien au contraire, ces trois domaines de compétences ne sont pas à mettre en compétition, mais doivent s’entraider. En cas de névrose complexe, le médecin agira, principalement, par la médication, le psychologue interviendra sur la structure mentale, quant à moi, je participe avec la sophrologie par exemple en recalibrant l’inconscient. Mes séances ne remplaceront pas un psychologue ou un médecin. Et j’encourage le consultant à transmettre à chaque praticien les coordonnées des deux autres afin de déterminer le meilleur chemin à suivre le concernant. Toutes les névroses n’ont, évidemment, pas toujours besoin de médecin ou de psychologue. Mais si votre cas le demande, vous devrez interroger ces trois avis.